Nuisances olfactives : Que faire ?
Les odeurs participent à la qualité de l’air ambiant, et certaines – souvent associées à des pollutions – constituent des nuisances olfactives pour les personnes vivant à proximité de la source d’émission. Ces odeurs, qui sont généralement régulières ou persistantes, peuvent incommoder voire rendre malade, avec pour effets : des difficultés à s’endormir, une perturbation du sommeil, des maux de tête, des nausées, des vomissements, des problèmes respiratoires, etc. Ces nuisances peuvent aussi conduire à des problèmes relationnels dans et hors de la famille. Les origines de ces mauvaises odeurs sont diverses. A titre d’exemple on peut citer : la fumée de cigarette, les barbecues, les poulaillers, les fosses septiques, les restaurants ou les entreprises où sont manipulés des solvants ou des produits chimiques… Elles peuvent aussi provenir d’un four à charbon ou de feux de jardin.
Que faire en cas de nuisance olfactive ?
Tout d’abord, il est important de déterminer de façon objective s’il s’agit d’un niveau d’exposition au seuil de l’inconfort occasionnel ou d’une véritable nuisance. Ce qui n’est pas évident car, même si certaines activités génératrices d’odeurs sont réglementées, il est difficile de faire constater, reconnaître et sanctionner des nuisances olfactives dans la mesure où elles ne font pas l’objet d’un seuil de mesures légales.
Il existe aussi des niveaux différents de tolérance vis-à-vis des odeurs, en fonction des individus, qui rendent la notion de mauvaise odeur très subjective. Certaines odeurs peuvent être perçues comme « agréables » à un moment de la journée et « désagréables » à un autre moment. Néanmoins, certaines mauvaises odeurs font l’unanimité, comme celles qui sont pestilentielles (odeurs d’égout par exemple).
Quelles démarches effectuer ?
Il convient tout d’abord d’identifier l’origine de la nuisance.
Une fois l’origine déterminée, il est possible d’envisager un recours approprié en s’adressant aux autorités ou en menant une action en justice, en sachant que les tribunaux jugent au cas par cas.
Pour ce faire, il faut :
- Recueillir des témoignages ;
- Faire constater par huissier ;
- Alerter la mairie ou le syndic de copropriété ;Prendre contact avec les services appropriés (le Service Public d’Assainissement Non Collectif dont dépend la commune, les services d’assainissement, etc.)
S’il s’agit de nuisances olfactives générées par une activité professionnelle, il faut vérifier que les systèmes d’aération imposés par la réglementation ont été respectés.
Il faut savoir que si une activité génère de fortes nuisances olfactives, qu’elle était préalablement installée et qu’elle bénéficiait des autorisations administratives nécessaires, elle ne pourra pas être interdite. Par-contre, en cas d’augmentation de sa capacité de production, elle est tenue de se mettre aux normes afin d’atténuer la gêne pour le voisinage.
Cette notion d’antériorité est essentielle dans un trouble de voisinage.
S’il s’agit d’une copropriété, un habitant peut, quand bien même il ne subit pas un préjudice personnel, exiger le strict respect du règlement de copropriété qui s’impose à tous, copropriétaires et locataires. A défaut, c’est la règle du bien vivre ensemble qui s’applique. En cas de nuisances olfactives, c’est le syndic qui, le plus souvent, sera chargé de constater le problème et de faire appliquer le règlement.
D’une manière générale, en cas de nuisances subies, il convient d’essayer de régler le problème par une démarche amiable. Pour cela, il faut informer le voisin à l’origine de ces troubles, par courrier, afin qu’il y mette un terme.
Si cette démarche n’aboutit pas, il faut faire intervenir un tiers, qui peut être le syndic dans le cas d’une copropriété. Ce peut être la mairie qui, par le biais de son service d’hygiène enverra, dans un premier temps, un inspecteur de salubrité afin de rappeler le fautif à l’ordre ou encore un médiateur.
Si ce dernier persiste, il fera l’objet d’une mise en demeure de cesser la pratique à l’origine de l’odeur, et ce dans un délai déterminé.
Un conciliateur de justice pourra aussi résoudre le problème.
Si aucune de ces démarches n’a abouti, ou en cas de récidive, il conviendra d’intenter une action en justice à l’encontre du responsable des nuisances, en s’adressant à un juge civil. Le plaignant devra prouver l’existence du trouble et indiquer les conséquences qu’il subit. Pour ce faire, il constituera un dossier dans lequel seront consignées toutes les preuves témoignant des mauvaises odeurs, ainsi que les différents courriers adressés.
Des dommages et intérêts peuvent être demandés pour la réparation des nuisances.
Le tribunal compétent pourra imposer l’arrêt des nuisances, avec éventuellement des astreintes par jour de retard. Des travaux visant à limiter la gêne peuvent être demandés par les juges en ce qui concerne plus particulièrement les activités commerciales, comme les restaurants.
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Sources
https://www.pap.fr/patrimoine/voisinage
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