Si l’on devait qualifier l’univers de Baboo, on dirait qu’il est un délicieux et surprenant mélange de lumières, de rondeurs,
de couleurs diffusant une belle énergie et transmettant des valeurs humaines certaines. Nous avons voulu la rencontrer dans le cadre de notre magazine, pour partager et comprendre sa démarche artistique et la place de la couleur dans ses œuvres …
CAUE : Quelles sont vos influences ? Qu’est-ce qui vous inspire ?
Baboo Méliboo : La vie, l’amour, la nature, la musique, la paix, la spiritualité…
Un désir de transmission et de valorisation de la Mémoire Collective… L’envie d’un langage intergénérationnel…
CAUE : Quel est votre processus de création, votre démarche conceptuelle ?
BM : Avant tout, le lâcher prise. Apprendre à accepter ce qui est, qui vient et composer avec. Valoriser l’imprévu, l’inédit,
l’ «accident » et lui donner du sens.
C’est une démarche que j’adapte autant dans ma vie que dans mes créations.
Je navigue entre plusieurs techniques et mouvements artistiques : collage, peinture, insertion, matières, cubisme, futurisme, symbolisme,….
Selon l’intuition, l’interaction, le mouvement, le dialogue se tisse avec l’espace de l’œuvre en devenir. Rien n’est écrit d’avance.
CAUE : Les couleurs et la lumière sont très présentes dans votre travail. Que représentent-elles pour vous ?
BM : La lumière et la couleur, qu’elles soient visibles ou pas, représentent la Vie dans sa plus pure expression. La matérialité de la couleur, en elle-même, appelle dejà la forme, la force, les vibrations, l’intensité.
La couleur et la lumière représentent le mouvement, l’intensité, la vie, l’émotion.
BM : J’aime travailler la symbolique de la Femme, dans tous ses états : la mère nourricière, la Vénus, la matrice, la fanm fyé, lascive, la femme d’aujourd’hui, la femme de demain… et par extension le couple, la famille, … Entre abstraction et figuration. Dans ma dernière exposition, en janvier dernier, à l’Atrium,
« Immarcescible », j’ai travaillé autour du souvenir, de la transmission, de la Mémoire Collective.
CAUE : Quelles techniques utilisez-vous ?
BM : Mes techniques sont mixtes et variées.
Elles évoluent entre collages de tissus, de matières végétales, de papiers.., peintures, enduits, plâtres, peintures, pastels,…
CAUE : Que pensez-vous de l’utilisation des couleurs dans l’architecture et dans le cadre de vie martiniquais ?
BM : D’année en année, je trouve que la recherche au niveau des couleurs en architecture est de plus en plus poussée.
On ose la couleur !
La complémentarité, l’interaction, la correspondance entre le fond et la forme , en communion avec l’extérieur, l’environnement, sont plus profondes, plus assumées, plus valorisées.
Le panel de nouvelles gammes de couleurs est en osmose avec l’architecture contemporaine.
En Martinique en particulier et dans la Caraïbe en général, nous avons la chance de baigner dans un environnement riche en couleurs et en luminosité. Tout notre environnement est couleurs, formes et lumières…
C’est un immense privilège pour la création artistique !
Artiste pluridisciplinaire Caribéenne
(Plasticienne, Créatrice en impression textile, auteur-compositeur, interprète, écrivaine).
D’origine guadeloupéenne, j’habite et pratique mon art en Martinique depuis plus d’une vingtaine d’années
Mon parcours
1993 : Etudes de Lettres et de LCR (Langues et Cultures Régionales) au Campus de Schoelcher
1995 : 1ères expositions de peinture
2003 : professionnalisation du statut de plasticienne
2006 : Création de l’association MoRen’ART
(Art-Rencontres – Mode) pour favoriser entre autres, l’insertion par l’art
2009 et 2011 : Lauréate du Grand Prix de la Mode Afro Caribéenne pour mes réalisations en impression textile (les Créations Méliboo)
Depuis 2003 : productions de manifestations et spectacles transversaux (Arkoostik, Doubout Pou Lapé,…)
2020 : Master MEEF d’Arts Plastiques
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Il est extrait du magazine semestriel du CAUE de la Martinique La Mouïna Martinique n° 21 consacré aux couleurs, téléchargeable ici