A la découverte du bambou, matériau biosourcé
Les visites de site organisées par le CAUE sont l’occasion de faire découvrir au public, des sites et des expériences innovantes, à valoriser dans le large et en perpétuel mouvement domaine qu’est l’habitat. C’est aussi l’opportunité de présenter des initiatives locales à encourager. Ainsi, le 04 mars dernier, une quinzaine de privilégiés a pu découvrir le bambou et ses usages à travers le travail de Makia ESTHER, sculpteur animalier et créateur de constructions légères en bambou à Anse Azérot.
Bien qu’il puisse atteindre 40 mètres de hauteur, le bambou est en réalité une herbe. C’est un grand envahisseur qui pousse sur tous les continents sauf en Europe. Cependant, certaines espèces de bambous poussent en touffe et peuvent ainsi être contrôlable en gestion d’espace bien suivie.
En Martinique, nous trouvons une variété de bambou qui pousse en touffe, surtout aux abords de nos rivières et cours d’eau. La fibre du bambou a une résistance exceptionnelle allant jusqu’à 40 kg/mm2. En comparaison, la fibre de bois résiste seulement jusqu’à 5 kg/mm2 et le fer de construction jusqu’à 37 kg/mm2
M. ESTHER explique que bien qu’invasive, le bambou est un matériau qui n’a de limite que l’imagination : Carreaux (revêtement de sol), bardages, toiture de base, charpente, fixation à base de clous et attaches et structure complète sont autant d’utilisations que l’on peut en faire…
Il raconte qu’étonnamment des bacs à fleur réalisés avec une armature en bambou et un enduit de ciment ordinaire afin d’en faire un usage étage ont traversé les années. Ainsi depuis une vingtaine d’années il n’a observé ni moisissures, ni fissures comparativement aux bacs à fleur en béton qui finissent par créer des éclats de béton dus à l’oxydation des aciers qui corrodent.
Ainsi, les capacités antisismiques du bambou pourraient concourir à une demande de mise en place de chantier d’insertion afin de sensibiliser la population sur cette alternative locale, en cas de besoin urgent.
À ce jour, le bambou semble ainsi être une solution écologique, renouvelable, pérenne, pour la création d’un habitat sain et avec un très faible impact sur l’environnement, ainsi qu’une faible énergie grise impliquée dans sa conception, sa mise en œuvre et sa fabrication.
De plus le bambou, se trouve dans notre environnement immédiat. Et poussant relativement vite (elle donne des pousses d’environ 10 mètres au bout de 3 ans), il serait possible de développer une économie martiniquaise. Notons que la France hexagonale en importe beaucoup de bambou, d’après les douanes françaises. Pour information, le prix à la tonne à l’import était d’environ 920 €uros en 2014.
Un grand Merci aux visiteurs pour leur engouement et leur intérêt pour le bambou et ses usages dans les constructions ! Merci à M. Makia ESTHER pour sa disponibilité et pour le partage ! Une seconde visite devrait probablement être proposée à la rentrée prochaine dans le cadre de la journée internationale du bambou.
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*Bâtiment biosourcé est le nom d’un label de qualité de construction de bâtiments en usage en droit français de construction pour désigner certains types d’ouvrages faisant usage de matériaux provenant de la « biomasse » au sens du texte essentiel faisant entrer en application ce label, l’arrêté du 19 décembre 2012.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bambou