De plus en plus, les maîtres d’ouvrages font le choix de construire leur maison en bois.
Le côté séduisant du matériau, le coût, la facilité de montage, la qualité de vie et de confort sont autant de raisons qui le rendent attractif. Pourtant, il faut être prudent car ce choix n’est pas sans inconvénients et des précautions sont à prendre.
Les avantages d’une construction en bois
Le prix d’une construction en bois est sensiblement le même au mètre carré que celle en parpaings. Quelques fournisseurs de maisons en kit importés proposent des prix attractifs qui peuvent faire économiser une petite marge, mais attention aux frais (taxes, droits de douanes, TVA, transport, …) dans le calcul final !
En termes de délai, le montage d’une construction à ossature en bois est plus rapide que celui d’une construction en béton armé, surtout s’il s’agit d’un kit où le pré-assemblage de l’ossature et de la charpente est déjà fait.
Par rapport à la construction à structure en béton armé et remplissage de maçonnerie, où il faut coffrer, ferrailler, couler du béton et monter les parpaings ou les briques, il est possible d’économiser sur la main d’œuvre du fait du délai d’exécution plus court. L’organisation du chantier est aussi plus facile et il y a moins de stockage.
La maison en bois est plus légère au regard de sa structure et dissipe mieux l’énergie des secousses sismiques. C’est donc un avantage pour résister aux séismes, mais pas forcément pour les risques cycloniques où là elle peut s’avérer trop légère si elle n’est pas bien ancrée au soubassement. Il faut aussi que les éléments qui la constituent ainsi que leurs assemblages soient correctement dimensionnés. Des calculs préalables doivent être faits pour une bonne tenue aux vents cycloniques.
En ce qui concerne l’incendie, il faut savoir qu’une maison en bois ne brûle pas plus facilement qu’une autre et, qu’en matière de sécurité, c’est la même réglementation française qui s’applique à toutes les constructions (bois, béton, brique…). Comparé aux autres matériaux, le bois résiste particulièrement bien au feu. Il transmet 10 fois moins vite la chaleur que le béton, 250 fois moins vite que l’acier. Il n’explose pas mais brûle en se consumant lentement. Il conserve plus longtemps que les autres matériaux ses capacités mécaniques et de portance.
Le classement au feu dépend de l’essence (les bois durs et denses s’enflamment plus difficilement que les bois tendres), de ses dimensions et de son taux d’humidité.
Et pour l’isolation phonique ?
Sur cette interrogation qui revient fréquemment, il faut savoir que l’isolation par rapport aux bruits aériens est fonction de l’épaisseur et de la densité du matériau utilisé pour la paroi. Il est parfois nécessaire de rajouter un isolant phonique. Il convient de noter que les points faibles de l’isolation acoustique sont les portes et les fenêtres extérieures, et dans une moindre mesure, les entrées d’air des systèmes de ventilation et les toitures. L’étanchéité au bruit implique l’étanchéité à l’air, ce qui impose l’installation de menuiseries isolantes au détriment de la ventilation naturelle de la construction. Il convient donc de bien y réfléchir.
En ce qui concerne les planchers en bois, ils offrent généralement une mauvaise isolation phonique, particulièrement lorsque les solives sont apparentes et sans faux-plafond au niveau inférieur. Il faut non seulement prendre en compte les bruits aériens mais encore les bruits d’impact qui sont les bruits liés aux chocs ou aux vibrations (chaussures, objet qui tombe, déplacement de meubles…).
En insérant un matériau résilient (liège ou caoutchouc) entre le support et le plancher, ou en mettant en œuvre une chape flottante sous le revêtement de sol, il est possible de les atténuer. Le degré d’isolation dépend quant à lui de l’épaisseur de l’isolant et des matériaux utilisés. Il existe toute une gamme de matériaux fibreux, rigides, souples, densifiés, etc. qui peuvent répondre aux différentes situations, chacun devant être utilisé à bon escient.
Il convient aussi de respecter les règles de mise en œuvre.
En conclusion, sur le plan du confort acoustique, si les dispositions nécessaires sont prises, les constructions en bois et les constructions à structure en béton armé et remplissage de maçonnerie se valent.
Un entretien plus contraignant
L’entretien est souvent montré du doigt pour les constructions en bois par rapport aux maisons en dur ! Il ne faut pas s’en cacher, c’est plus coûteux ! Dès la construction, des précautions sont à prendre pour que la construction puisse durer. Ainsi, les assemblages des pièces en bois
doivent être faits de manière à ce que leurs bouts, dont les fibres ont été coupées, ne soient pas exposés à la pluie. De même, les parties coupées des éléments en bois traités (type pin classe 4 par exemple) doivent être ré-imprégnées du produit de traitement afin de retrouver leur classe de traitement.
Un bon traitement anti-termites préventif doit aussi être effectué au droit de la construction.
Les peintures, vernis ou lasures utilisées doivent être microporeuses afin de permettre la respiration du bois tout en le protégeant des pluies et du soleil.
Il faut être vigilant dans l’environnement à fort taux d’humidité que connaissent les Antilles si l’on souhaite que sa construction dure longtemps. L’entretien doit être permanent car le bois est un matériau vivant. Il faut prévenir la dégradation des peintures, en particulier sur les façades exposées aux intempéries, de même que les plafonds et les ouvertures, …. Des contrôles doivent être faits régulièrement afin d’éviter les attaques des termites – même en cas de traitement – ou l’installation de champignons qui engendre la pourriture du matériau.
Pour conclure, la maison en bois reste une solution intéressante, notamment sur les plans du confort thermique et du comportement vis-à-vis des séismes. Il convient simplement, à l’instar des autres techniques constructives, de respecter les normes de construction, les règles de l’art et d’entretien, et d’effectuer une maintenance régulière, pour qu’elle dure longtemps.
Petit conseil écologique
il faut vérifier la provenance du bois qui compose votre construction. Ce dernier doit être issu d’une forêt durablement gérée, ce qui n’est pas toujours le cas : seulement 60 à 80% des bois commercialisés en France sont labellisés FSC ou à défaut, PEFC, et IBAMA au Brésil, garantissant une bonne gestion des ressources et de l’abattage des bois dans la forêt Amazonienne.
FSC : organisation mondiale, sans but lucratif, vouée à la promotion de la gestion responsable des forêts dans le monde entier.
PEFC : organisation non-gouvernementale active dans la certification pour la gestion forestière durable. Les produits portant le label PEFC ont leur origine dans la gestion durable des forêts.
IBAMA : Institut Brésilien de l’Environnement et des ressources naturelles.