Savoir vivre ensemble

Souvent le handicap est perçu comme une forme de faiblesse. Il peut même susciter de l’inquiétude voire de la peur, avec pour conséquence une relation entre personnes valides et personnes handicapés faussée. Comment favoriser la communication et l’accompagnement des personnes en situation de handicap, durablement ou ponctuellement au quotidien ?
Améliorer la qualité de vie des personnes handicapées, c’est favoriser leur autonomie et leur intégration dans la ville. Cela ne passe pas uniquement par l’accessibilité des lieux, transports… mais aussi par la construction d’une ville accueillante, ouverte à tous, quelles que soient les différences et les compétences de chacun.

Un peu d’égard pour l’autre, cet inconnu…

Les personnes en situation de handicap vivent dans le même monde que nous tous.
Elles peuvent travailler, avoir des loisirs, une vie sociale, partir en vacances… comme tout le monde ! Toutefois, il y a des règles simples à connaître propres à chaque handicap et un peu de bon sens à avoir pour faciliter la rencontre et le mieux vivre ensemble.

Savoir échanger et communiquer en fonction du handicap

Une personne à mobilité réduite se déplace soit debout en s’aidant d’une canne, soit en fauteuil roulant. Elle peut avoir des difficultés à contrôler ses gestes et à s’exprimer. Pour autant ses capacités intellectuelles ne sont pas altérées. Comme avec toute autre personne, l’échange repose sur le respect mutuel et l’égalité. Il faut donc savoir surveiller son langage, proposer à la personne de s’asseoir car la station debout lui est souvent pénible, éviter de s’appuyer sur le fauteuil roulant (le fauteuil est ses jambes), s’adresser à la personne directement et non à son accompagnateur.
Une personne aveugle ou mal voyante a toutes ses facultés mentales. Sa gestion des déplacements est juste différente du commun des mortels mais elle compense avec les quatre sens qui lui restent. Echanger avec elle passe donc par la parole, le contact (toucher). Elle peut avoir besoin de vous pour lire, écrire et l’informer oralement des choses avec beaucoup de précisions.
Les personnes sourdes ou malentendantes ou même devenues-sourdes peuvent tout faire sauf entendre. Communiquer avec elles c’est utiliser, les signes, l’écrit… Attirer l’attention d’une personne sourde c’est favoriser le contact visuel en se mettant face à elle. C’est parler en articulant si elle sait lire sur les lèvres.

Les personnes en situation de handicap mental ont par contre des difficultés de compréhension, de décision et donc d’autonomie. Se situer dans l’espace, dans le temps, comprendre des concepts abstraits est difficile pour elles. Il faut néanmoins les aider à acquérir un peu plus d’indépendance. La communication idéale passe par le sourire, l’accueil bienveillant, l’écoute patiente et des réponses simples et concrètes à leurs interrogations. Avec elles, la familiarité, les démonstrations d’affection et le tutoiement sont de rigueur! Et cela facilite les choses !
Les personnes ayant un handicap psychique traversent des difficultés de comportements dues à une maladie psychique (névroses, troubles bipolaires ou obsessionnels compulsifs…). Leurs comportements et leurs jugements sont changeants et peuvent être un frein à tout échange. Être bienveillant et calme, éviter les comparaisons, les critiques, les moqueries et les jugements faciliteront la communication.

Savoir guider et accompagner

– proposer son aide, ne jamais l’imposer,
– s’adresser directement à la personne handicapée, même si elle est accompagnée, car elle connaît mieux que quiconque ses capacités et ses limites,
– être à l’écoute, prendre son temps et savoir rassurer. Il est important de rester naturel(le) pour essayer d’établir une relation de confiance,
– parler lentement, sans élever la voix et répondre simplement aux questions, éviter les termes ou abréviations trop spécifiques,
– rester attentif à tous les signes qui exprimeraient un accord ou une incompréhension, une crainte de ne pas réussir, une saturation devant trop d’informations,

– interroger souvent la personne ou l’inciter à reformuler pour vous assurer d’une bonne compréhension,
– respecter le rythme de déplacement de la personne si vous devez l’accompagner, laisser la personne décider de son itinéraire (ascenseur, escalier fixe ou mécanique…),
– en cas de renseignement écrit, privilégier les schémas simples à l’écriture,
– en cas de réclamation, écouter la personne, s’assurer d’avoir bien compris sa difficulté et formuler une réponse claire,
– laisser toujours libres les places de stationnement réservées aux personnes handicapées, même pour « une seule petite minute » !

Extrait de la Mouïna Martinique n°10 « L’accessibilité pour tous

 

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